Dans un précédent article, on vous présentait le tout nouveau modèle de lunettes connectées développé par MicroOLED : les ENGO 2. Après une première version prometteuse mais encore perfectible, la firme française a largement revu sa copie avec cette deuxième version.
Moins onéreuse, plus compacte et dotée d’une technologie ActiveLook très performante, cette paire de lunettes connectées à tout pour plaire. Mais sur le terrain, sont-elles à la hauteur de ce qu’ont pourrait attendre ?
Place au test grandeur nature des ENGO 2 !
Au cours de ce test, je ne reviendrais pas en détail sur les caractéristiques techniques de ces lunettes. Un article complet vous les présente en détail. Je vous invite donc à prendre quelques minutes pour le lire et avoir toutes les clés en mains pour le test. Cliquez ici pour découvrir la présentation des ENGO 2 !
Prise en main et configuration
Après le déballage, place à la configuration des lunettes. On ne va pas se mentir, opter pour des lunettes connectées, c’est parce qu’on a déjà une certaine appétence pour la technologie. Cependant, si vous êtes novice la dedans, la configuration reste rapide, simple et intuitive.
Une première chose me parait importante à souligner, il n’y a pas réellement d’interaction directe avec les lunettes. Hormis l’utilisation du bouton on/off et du capteur de gestes (voir plus bas), les lunettes ne s’utilisent pas seules (sauf en tant que lunettes de soleil… 😎). On ne peut donc pas enregistrer des activités avec car elle ne dispose pas de GPS ou de mémoire interne. Elle dispose tout de même d’un capteur de luminosité, pratique pour s’adapter aux sorties sombres, pluvieuses ou ensoleillées.

Avec l’application ActiveLook
Avant la première utilisation, il est nécessaire de configurer les lunettes. Pour cela, vous devez télécharger l’application ActiveLook sur votre smartphone (iOS ou Android) et y connecter les lunettes en Bluetooth. Ces dernières s’allument par une pression sur le bouton on/off situé sur le dessus du pont de nez. A mon goût, il est assez difficile à sentir et assez petit. En hiver, avec des gants, je ne suis donc pas certain de réussir à allumer les lunettes du premier coup…
Revenons à l’application ActiveLook, celle-ci est clair et intuitive. La connexion avec les lunettes se fait en un clin d’oeil, et ça c’est top ! Avant le paramétrage, l’application vous invite à suivre un petit tutoriel pour régler vos lunettes à votre visage (pont de nez, position des branches). Vous pouvez ensuite affiner votre configuration en personnalisant les champs de données ou activant / désactivant le capteur de gestes.

Par défaut et en utilisant ActiveLook, l’affichage est configuré avec 3 écrans contenant 3 champs de donnée :
- Vitesse instantanée, durée de l’activité et distance parcourue
- Cadence instantanée, fréquence cardiaque instantanée et puissance instantanée
- Vitesse moyenne, durée de l’activité et dénivelé
Vous pouvez ajouter des écrans et les configurer pour avoir jusqu’à 6 champs de données par écran. Sur chacun, vous retrouvez également, en haut, l’heure et le pourcentage de batterie restant.
Mais attention, ceci n’est valable que si on utilise les lunettes connectées avec l’application Activelook sur smartphone. Lorsqu’elles sont couplées avec une montre ou un compteur GPS, la configuration des écrans de données va dépendre de la marque de la montre.
Pour ceux qui souhaitent les utiliser avec l’application, c’est parti. En revanche, pour les utilisateurs de Garmin, il y a encore quelques manipulations à effectuer ! ⬇️
Petit rappel : les lunettes connectées ENGO 2 sont compatibles uniquement avec les smartphones, les Apple Watch et un large panel de compteurs/montres Gamin
Avec un compteur ou une montre GPS Garmin
Pour cela, il faut télécharger le champ de données ActiveLook sur son appareil Garmin via Garmin Connect IQ. Là aussi, rien de compliqué mais il faut veiller à ce que les lunettes ne soient plus connectées au téléphone pour éviter toute interférence. Une fois connectées à votre appareil Garmin, les lunettes Engo 2 n’affichent pas les données configurées sur la montre mais des écrans prédéfinis qu’il est possible d’arranger via les options du champ de données Connect IQ. Par défaut, trois écrans sont paramétrés :
- Durée, vitesse instantanée, distance
- Allure moyenne, fréquence cardiaque, distance
- Puissance sur 3 secondes, cadence, dénivelé
Au final, les lunettes agissent donc comme un écran pour présenter des données qu’elles tirent de votre appareil connecté. Il faut donc bien comprendre les limites qui en découlent :
- On ne peut pas afficher une donnée présente sur votre appareil si elle n’est pas présente dans la liste des champs ActiveLook
- On ne peut pas afficher une donnée présente dans la liste des champs Activelook si la montre GPS ne la mesure pas (puissance sur 3 secondes sans connexion d’un capteur de puissance par exemple)
Un dernier détail pour la configuration des champs via Connect IQ, l’utilisation pourrait être plus intuitive. En effet, les champs de données configurés apparaissent sous la forme : (1,2,3)(4,5,6)(7,8,9)
Chaque parenthèse correspond à un écran de données, chaque chiffre correspond à un champ de donnée précis. On aurait préféré un paramétrage plus intuitif avec un aspect moins « codage informatique ». Voici l’ensemble des champs de données proposés par ActiveLook sur Connect IQ. ⬇️


Et sur le terrain, ça donne quoi ?
Le test à vélo…
C’est bon, les lunettes sont configurées et connectées à mon compteur Garmin, il est temps de prendre la route ! Immédiatement, j’aperçois le petit écran de données dans mon champ de vision. Il est petit pour ne pas gêner mon regard mais reste très clair et lisible quand j’y jette un coup d’œil.
Personnellement, j’ai réglé les lunettes pour y voir les champs suivants : durée de la sortie, fréquence cardiaque, vitesse instantanée et distance parcourue. Si j’avais disposé d’un capteur de puissance, je pense que j’y aurais ajouté la puissance sur 3 secondes. Ayant pour habitude de me balader sur des routes que je ne connais pas, je trouve l’affichage de ces données très complémentaire à l’affichage du parcours et du suivi GPS sur mon compteur.
D’un point de vue sécuritaire, je trouve ça très intéressant d’avoir ces données dans son champ de vision. En effet, dans un monde où les cyclistes doivent redoubler de vigilance pour éviter les accidents, avoir accès à ces informations sans quitter la route des yeux est pour moi un vrai avantage sécuritaire.
Au niveau de l’entrainement, je trouve que ces lunettes apportent aussi un intérêt sur du travail d’intervalles courts (sprints ou PMA). En effet, sur des efforts de 30 secondes ou moins, avoir accès aux données de puissance grâce aux lunettes permet de rester focus sans quitter la route des yeux.
Je vous parlais précédemment de la possibilité de configurer plusieurs écrans de données… alors comment fait-on pour changer d’infos ? Il suffit de passer la main sur le côté droit du nez, devant le capteur de luminosité, et l’écran passe aux champs de données suivants. Cette fonctionnalité est intéressante sur le papier mais c’est plus délicat à l’utilisation… Il faut bien souvent s’y reprendre à plusieurs fois pour parvenir à ses fins. Un bouton tactile ou physique en complément aurait pu être plus fiable à mon avis.

… et en course à pied
Autant à vélo, j’ai l’habitude de porter des lunettes sur toutes mes sorties. Mais en course à pied, je n’avais jamais couru avec des lunettes alors utiliser des lunettes connectées à l’entrainement m’a semblé très intriguant au premier abord.
Sur un footing en endurance fondamentale, cela a pour moi aucun intérêt car j’essaie de me détacher au maximum des datas lors de ces séances. En revanche, durant des séances sur piste ou des fartlecks aux intervalles très courts, cela me parait vraiment intéressant.
En effet, sur une séance de VMA type 10 x 400m, je trouve ça très difficile de jeter un œil au chrono, cela dégrade ma gestuelle de course et j’ai souvent du mal à avoir la lucidité pour lire les données sur ma montre. C’est donc la que l’utilisation de ces lunettes prend tout son sens.
Pour finaliser ce test, j’ai même utilisé ces lunettes en compétition, sur un 10km route. Pouvoir lire son chrono, son allure et sa fréquence cardiaque en instantané m’a permis de réaliser une course à la gestion idéale.

Confort et autonomie
Au niveau des verres, j’ai été très satisfait des performances en toutes conditions. C’est vraiment comparable à des lunettes haut de gamme. A vélo, j’ai toujours eu l’habitude de porter des lunettes avec un masque large. Ici, j’ai testé le modèle au masque standard, cela m’a donc un peu perturbé au départ mais finalement, on s’y fait même si j’aurais été plus à l’aise avec le modèle au masque large.
Que ce soit à vélo ou en course à pied, j’ai toujours trouvé les lunettes stables, même à vitesse importante. Attention tout de même à bien les régler au départ pour un maximum de confort. Le pont de nez est forcément de plus encombrant qu’une paire de lunettes classiques, mais il reste étonnement confortable et pas gênant. Rien à signaler non plus du côté des branches qui s’adapte bien à la forme de la tête et des oreilles.
Enfin, au niveau de l’autonomie, MicroOLED annonce une durée de 12 heures. Personnellement, j’étais plutôt aux alentours de 10 heures, ce qui reste malgré tout très correct pour ce type de produit. Au niveau de la recharge, la paire de lunettes à laisser son port micro USB pour un système de recharge magnétique. Ingénieux et pratique même si l’aimant aurait mérité d’être plus puissant pour mieux rester en place. Également, j’aurais suggéré un système plus universel (comme l’USB type C) pour ne pas avoir à avoir penser à plein de types de câbles, en voyage par exemple.

Lunettes connectées ENGO 2 : le verdict
Déjà, c’est toujours un plaisir de tester des accessoires connectés innovants et aux technologies en avance sur notre temps. Avec beaucoup de progrès par rapport à la précédente version, on obtient une paire de lunettes vraiment pratique et fiable.
Côté tarification, les lunettes connectées ENGO 2 sont commercialisées au tarif de 329€, c’est 70€ de moins que la première version. On arrive donc sur un accessoire au rapport qualité/prix de plus en plus compétitif. Alors oui, ça reste cher mais je pourrais en dire autant de lunettes non connectées à près de 200€.
Je ne dirais pas non plus que cet accessoire fait partie des « indispensables » pour les triathlètes. En effet, les lunettes connectées arrivent loin dans notre liste de priorité et sont plutôt destinés aux data-addicts et ceux qui cherchent la performance.
Lunettes connectées ENGO 2
329€On a adoré
- L'aspect sécuritaire
- Le style et les finitions
- La rapidité de connexion
- La faicilité de lecture
- La stabilité à haute vitesse
On aurait aimé voir mieux
- Un bouton on/off plus précis
- Un chargement universel (USB type C par exemple)
- Une compatibilité élargie
- Plus de facilité pour changer d'écran de données